Il y a plusieurs années que je voulais le faire et cette année, j’ai cessé de remettre le projet, j’ai franchi le pas, j’ai fait les réservations… et je suis parti à l’attaque de la Véloroute des Bleuets avec mon bien aimé vélo brun. J’ai fait ça du 20 au 24 septembre 2021, c’est-à-dire «hors saison» et sous un climat automnal. À chacun des 5 jours de mon voyage, j’ai écrit et publié un petit résumé de la journée sur ma page Facebook. J’ai eu envie de recopier (et bonifier) tout ça ici pour conserver les textes et les photos en souvenir de ce beau voyage. Si en plus, ça peut aider quelqu’un à planifier son futur voyage… ben, tant mieux !
La monture : Mon vélo est un BMC Alpenchallenge AMP City Three, c’est-à-dire un vélo à assistance électrique. 99% du trajet a été fait en mode «eco» et j’ai eu suffisamment d’énergie dans la pile tous les jours sauf au jour 1 et au jour 5 où j’ai dû faire les 2 ou 3 derniers kilomètres sans assistance. Il faut dire que je suis un grand gaillard plutôt lourd. Je pense que les forts vents de face ont aussi un impact sur la durée de la batterie.
J’avais choisi de faire le voyage en 5 jours pour bien profiter de ma semaine de vacances, pour prendre le temps de jouer au touriste et pour me reposer… ce qui est quand même le but des vacances. J’ai fait le voyage en transportant tous mes bagages et en dormant dans des hôtels. Compte tenu de la météo, du poids des bagages et de ma condition physique, cette durée fut un excellent choix.

Le départ ! (20 septembre 2021, Alma)

Jour 1 : Alma à Sainte-Monique avec le tour complet du parc de la Pointe-Taillon (75 km).
Cette journée de septembre frisait la perfection avec du soleil à profusion et un temps frais, idéal pour bicycler. À ma surprise, j’ai été seul sur la route toute la journée, j’ai croisé 3 ou 4 cyclistes à l’accueil du parc et ça s’est arrêté là. Je me doutais bien que ce serait tranquille, mais pas autant que ça. Avant le départ, je taquinais Sophie en lui disant que j’allais faire de l’œil aux jolies cyclistes… et bien, disons «meilleure chance demain».
Cette solitude donne une espèce d’impression d’avoir tout ça, juste pour moi. Et j’adore.

Le parc de la Pointe-Taillon est magnifique, des plages incroyables dans une forêt variée. La piste cyclable est en poussière de pierres, mais entretenue avec soin et on y roule comme sur du bitume.

Aujourd’hui c’est un lundi de septembre et, TOUT est fermé à Sainte-Monique, tout sauf un dépanneur. On m’avait prévenu, mais en sortant du parc, on arrive directement dans le village. Je mange donc ce soir un menu gastronomique de dépanneur. Mais bon… ce n’est pas grave.


Demain, plus petite journée. Un 50aine de kilomètres pour me rendre à Dolbeau.
P.S. Ceux qui demandaient combien de kilomètres je peux faire avec la batterie de vélo brun… aujourd’hui, c’était 72 ! 😉

Jour 2 : Sainte-Monique à Dolbeau-Mistassini (47 km).
Encore une météo de rêve pour cette deuxième journée… mais, c’est malheureusement la fin du beau temps. Je suis même allé m’acheter une paire de «petits gants» cet après-midi parce que la pluie et le froid sont au programme pour les prochains jours.

Trajet du jour fort agréable. Après quelques kilomètres en bordure de la grand-route, le premier chapitre de la journée se déroule sous le thème de l’agriculture avec des champs, des fermes, des tracteurs et des animaux. La petite route agricole est déserte, mais complètement pourrie et on se fait secouer. J’ai dû rester vigilant pour éviter de passer par-dessus mon guidon.
Après une pause à Sainte-Jeanne-d’Arc, la deuxième partie de la journée se pédale sur une magnifique piste cyclable en forêt avec ses bonnes odeurs, quelques bleuetières et un petit vent pour animer les arbres, qui commencent à tourner à l’orange. Encore aujourd’hui, j’étais aussi seul sur la route que mon député Alexandre Boulerice sur l’île de Montréal.


Comme je suis arrivé à l’hôtel à 12h15, j’ai profité de l’après-midi pour me balader dans la ville, manger une pizza et déguster quelques bières locales. (J’adore la coriandre… mais dans une bière, je ne sais pas, je ne suis pas fan).
Je m’amuse beaucoup, vélo brun avale les kilomètres avec le sourire et mes jambes comme mes fesses se portent bien. J’appréhende un peu la journée de demain, c’est la partie plate du tour selon plusieurs à qui j’ai parlé et la météo n’aidera visiblement pas à me faire apprécier la journée. À suivre !


Jour 3 : Dolbeau à Saint-Félicien (60km).
J’en suis venu à penser que Dame nature voulait aujourd’hui se venger du temps exceptionnel de mes deux premières journées. Une pluie glaciale et ininterrompue durant mes 2h30 sur la route, sans parler d’un bon vent de face pour les deux tiers du trajet. Donc, après les 15 premières minutes, j’étais aussi trempé que si je m’étais lancé dans la rivière. D’ailleurs, chère compagnie Art’cteryx, j’aimerais comprendre comment vous pouvez qualifier ce coupe-vent d’imperméable ?

Mais, vous savez quoi ? Même frigorifié, même trempé jusqu’aux os, même à 11 degrés, j’ai adoré ma journée ! On se sent comme un aventurier de documentaire : on avale deux œufs tournés avec saucisses, 3 ou 4 tasses de café d’hôtel, pis Go… on sort affronter les intempéries ! Et la route est belle avec ses paysages agricoles, ses odeurs de fermes, certains kilomètres sur de magnifiques pistes cyclables en forêt. Par contre, je ne me suis presque pas arrêté pour faire des pauses… je perdais ma chaleur et c’était vite désagréable. Dieu merci, l’hôtel avait une chambre pour moi (malgré mon arrivée à 11h45) et j’ai passé un long moment sous une douche brûlante.

Pas de photos avec «le gros Kodak» aujourd’hui… l’envie de déballer tout ça sous la pluie n’y était pas, malgré que j’ai vu plusieurs paysages que j’aurais aimé croquer. Donc, photos d’iPhone pour vous, mes amis.
Et la météo pour demain : copiée-collée. Par contre, j’aurai le vent dans le dos. Il n’y a pas à dire… le vent dans le dos est un petit plaisir de la vie qu’on doit apprécier à sa juste mesure !


Jour 4 : Saint-Félicien à Val-Jalbert (43 km).
Ma plus petite journée en termes de kilométrage (mais le vent a tourné, le vilain). Quand j’avais planifié le voyage, je me faisais une fête d’arriver tôt à Val-Jalbert pour prendre le temps de visiter, un peu hors saison, et de profiter du souper gastronomique inclus dans le forfait. Ma journée a plutôt commencé par le magasinage d’un imperméable «très» imperméable. Le gars de la boutique de chasse et pêche m’a dit que c’était «ce qu’il se fait de mieux». Je n’ai même pas demandé le prix. Et bien, il m’a donné satisfaction parce que la pluie a été forte tout l’avant-midi. Le plaisir augmente beaucoup quand on porte une veste qui ne laisse pas passer l’eau, croyez-moi !

Pause obligée à Saint-Prime pour manger une poutine à la fromagerie Perron. J’aurais aimé visiter la vieille fromagerie… mais, c’était fermé (quelle surprise).
En après-midi, les nuages se sont asséchés un peu et j’ai roulé en chantant jusqu’à Val-Jalbert où j’ai attrapé le dernier tour guidé et la dernière montée du téléférique. J’ai pris quelques photos dans un village vidé de ses touristes avant un fort agréable apéro, sur la galerie du magasin général avec mon ami Dany, qui était dans le coin. On a soupé ensemble et il a dormi dans une des magnifiques chambres disponibles sur le site (parce qu’on a bu quelques verres de whisky, quand même). C’était bien bien l’fun !



J’ai fait sécher mes espadrilles avec le séchoir à cheveux et dormi comme un bébé, à l’étage du magasin général, dans le silence le plus complet. Prêt pour une grosse journée de vélo le lendemain.

Jour 5 : Val Jalbert à Alma (72 km).
Un bâtard de déluge ! Des trombes d’eau. Mais, je dois être honnête et mentionner qu’il y a quand même un petit coin de soleil et quelques périodes sans pluie… mais toujours ce bon vent de face, bien fort, toute la journée. 5e journée… dernière de ces 296 km et sans doute la plus dure physiquement. Non, non et non, ça n’a RIEN à voir avec les whiskys d’hier. Le whisky c’est juste du bon. On ne discute pas de ça. 😉

Plusieurs kilomètres du trajet du jour sur de «vraies» pistes cyclables, éloignées de la route et offrant parfois de magnifiques paysages… et même par moment des défis de pilotage (j’ai pensé à mon ami Christian qui aurait aimé choisir sa ligne de course). J’aurais aimé avoir une belle journée pour faire des tas de photos… mais bon, si on pouvait choisir sa météo, ça ne serait plus de l’aventure ! La dernière heure de la journée a laissé place à un véritable torrent, une pluie diluvienne. J’en riais fort, tout seul. Et je me félicitais d’avoir acheté un imperméable, même s’il était trop cher.


Je profite de ce dernier texte pour dire que c’est très bien, la Véloroute des bleuets. La signalisation est efficace, il est plutôt facile de faire ce tour de lac et je me dis que c’est à la portée de presque tout le monde. Il est possible de s’arrêter à plein d’endroits aménagés pour les cyclistes, il y a de l’eau et de petites stations de réparation à de nombreux endroits. On roule parfois au bord de la route, mais sur un accotement assez large et on évite la 169 chaque fois que c’est possible. Par contre, on n’est pas très souvent au bord de l’eau… c’est un tour de lac sans le voir 90% du temps. Quand on y pense, on doit dire que c’est normal, il y a des chalets près de l’eau et de nombreux terrains privés. Si on veut moduler l’effort demandé, on peut faire transporter ses bagages et on peut choisir le kilométrage de la journée. En saison, c’est certain qu’il doit être plus facile de manger, de visiter les attraits de la région et… peut-être éviter d’avoir 3 jours de pluie ?

Bref. J’ai eu 2 jours de météo parfaite et 3 jours vraiment moches. J’ai eu froid au jour 3, mais, au final, c’était super le fun. On visite les lieux à une autre vitesse en vélo, on passe à des endroits inaccessibles aux voitures, on peut s’arrêter aussi souvent qu’on le souhaite et on a cette belle dose d’endorphine qui ajoute au «relaxe» des vacances.


Je referai des voyages en vélo. Je suis intéressé par vos expériences. Et, j’espère que ma belle Sophie m’accompagnera quand ce sera possible !
Si vous avez des questions, n’hésitez pas !

Vraiment une belle aventure et de superbes photos pour te permettre de la revivre longtemps et aussi souvent que tu le voudras. Merci d’avoir partagé avec nous.