Je viens de terminer « Freedom » de Jonathan Frenzen et j’ai eu l’envie de vous parler de ce livre. D’entrée de jeu, je dois dire que j’ai passé un fort agréable moment à m’enfiler ces 700 et quelques pages. J’avais lu son grand succès « Les Corrections » il y a quelques années et j’en gardais un très bon souvenir. À mon avis, cet auteur est un maître doté d’une intelligence de l’humain hors du commun.

Ce qui est fascinant avec Franzen, c’est sa magistrale capacité à disséquer un être humain. Dans Freedom, il retourne une famille américaine dans tous les sens pour nous en expliquer toute la complexité. Il utilise différentes formes et bondit d’un personnage à l’autre et d’une époque à l’autre. Avant la dernière page, on a compris les motivations de tous les personnages, pourquoi ils ont agit, comment ils ont accompli leur destin. On comprend l’histoire derrière les comportements, on remonte à l’enfance, aux parents… un travail chirurgical mené de main de maître. Et par-dessus tout, ce qui me plait avec Franzen, c’est que tout se tient très bien, c’est vraiment plausible. Ç’aurait été écrit « biographie » sur la couverture que j’y aurais cru. Une qualité qui fait défaut à bien des romans américains.

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On trouve dans ce bouquin, en parallèle au récit des agissements de la famille Berglund, une critique de la société américaine, de sa sempiternelle course à la croissance, au détriment d’à peu près tout le reste. L’absurdité d’un monde dans lequel des gens peuvent s’enrichir en pompant directement dans la rivière d’argent consacrée à faire la guerre. Les chats domestiques qui déciment les populations d’oiseaux migrateurs, les grosses voitures qui crachent des tonnes de gaz à effet de serre, l’énorme disparité des richesses, etc.

Alors, bien aimé lecteur, tu comprendras que je te suggère de pointer ton nez vers un texte de Franzen, je serais étonné que tu en sois déçu. Bonne lecture !