Centre Bell, je te hais. Après quelques années de relations épisodiques, je t’écris aujourd’hui pour confirmer notre rupture. Tu m’as accueilli récemment en tes murs pour un spectacle musical et pour une partie de hockey… je ne te cacherais rien : je n’ai pas aimé l’expérience. Je me suis rendu chez toi le coeur plein d’espoir et tu m’as déçu. Après t’avoir quitté, je suis rentré chez moi frustré, pauvre et triste.

Tu sais Centre Bell, quand on te regarde de loin, tu es vraiment attirant avec tes lumières vives, ta publicité clinquante et ta musique forte. Mes congénères sont tellement séduits par tes charmes que j’avais l’impression que, moi aussi, tu me rendrais heureux.

Eh bien non.

Tu m’as soutiré mon argent, tu m’as installé sur un mauvais siège pour m’offrir des spectacles médiocres, tu m’as demandé de faire la file, tu m’as fait poireauter au froid, je me suis senti traité comme du bétail. Centre Bell, je t’accuse d’avoir tenté de m’empoisonner, tu m’as vendu deux hot-dogs immangeables pour le prix d’un steak, tu m’a nourri de déceptions… que des déceptions.

Il faut se l’avouer Centre Bell, je préfère regarder le hockey chez moi, sur ma télé haute définition ou, encore mieux, dans un bar avec des amis. Avec mes 200 dollars, je préfère aller voir cinq spectacles dans de sympathiques petites salles que d’aller chez toi pour me faire arnaquer.

Tu sais Centre Bell, je suis allé hier soir voir un groupe que j’adore dans une petite salle de banlieue. On m’a laissé stationner ma voiture gratuitement, on m’a accueilli sur une bonne chaise, on m’a donné une table sur laquelle j’ai pu poser le pichet de bière (rousse et fraîche) qui m’a coûté moins cher qu’un simple verre chez toi. J’étais assis tout près de la scène, j’ai aimé ma soirée. J’ai adoré ma soirée. Tant pis pour toi.

Adieu Centre Bell. Je préfère être traité comme un client… plutôt qu’un porte-feuille.