Deuxième visite à la cabane à sucre du Pied de Cochon hier soir. Encore un festin, une véritable orgie culinaire. Comme plusieurs, je suppose, je me sens une affinité de papilles avec Martin Picard et sa façon décadente de cuisiner. C’est généreux, c’est riche… mais, c’est vraiment très bon. Tout ce que j’ai mangé à sa table, autant à la cabane qu’au restaurant, m’a systématiquement ravi. Il vend du plaisir et il en donne toujours quatre fois plus que le client en demande.

À un niveau de voltige nettement moins élevé, je suis un peu comme lui quand je cuisine, j’aime mettre de la qualité et de la quantité sur la table. J’aime la viande, j’aime qu’un plat goûte ce qu’il doit goûter, j’aime expérimenter et j’aime que mes invités soient bien repus.

Avec le Pied de Cochon, je trouve quand même dommage que les seuls commentaires qu’on entend à la sortie soient à propos des quantités. C’est vrai qu’il y en a trop, c’est vrai que le gras est omniprésent, c’est vrai que c’est un peu dommage de gaspiller autant de (tellement) bonne nourriture. Mais, il faut aussi parler de la qualité, de l’audace de Picard et de l’ambiance franchement agréable qu’on retrouve dans ses restaurants.

J’aime qu’on me serve une omelette soufflée au homard ensevelie sous une montagne de smocked meat à l’érable ! J’aime découvrir que cet étrange mélange se marie merveilleusement bien. J’aime qu’on mette les plats sur la table sans cérémonie et que tout se fasse «à la bonne franquette». Moi, ça me fait plaisir et ça me rend heureux de piger dans les plats sans me soucier des convenances. Je me sens chez moi, avec une bonne bouffe, une belle bouteille et des amis.

Bien sûr, on ne pourrait pas manger autant (et aussi gras) tous les jours, mais c’est justement pourquoi ces moments sont si exceptionnels, et si agréables. Si vous avez envie d’être sage 365 jours par année, libre à vous… mais ce n’est pas pour moi !

Martin Picard vend du plaisir et hier, j’en ai eu quatre fois plus que j’en avais commandé.

Seul bémol à ma soirée : Ils ont fait jouer intégralement l’album d’Éric Lapointe et j’étais assis bien trop près d’un haut-parleur pour ignorer ses lamentations.