Je reviens d’un fort agréable weekend de pêche. Trois jours avec une belle gang de copains, du beau temps, du plaisir, de quoi bien boire et bien manger… en plus d’une pêche fructueuse. Que dire ? Et puisqu’on doit respecter la fameuse règle non écrite qui dit : «Ce qui se passe à la pêche doit rester à la pêche» ! Motus et bouche cousue.

Mais, en regardant mes photos, je constate que j’ai fait une tonne d’images du chalet, de cet immense et magnifique chalet : le pavillon du lac à l’Épaule. Il faut croire que je suis fasciné par ce bâtiment en bois rond assez grand pour accueillir un régiment complet de pêcheurs.

En fouillant trois minutes sur Wikipédia, on apprend que l’expression populaire «faire un lac à l’épaule» vient directement de cet endroit. Le cabinet de Jean Lesage s’est réuni à cet endroit en septembre 1962 pour discuter de certains dossiers, dont la nationalisation de l’électricité. J’ai lu aussi que Churchill et Roosevelt y auraient parlé stratégie contre les Allemands en 1943. Rien que ça !

En continuant à fouiller un peu plus loin, on découvre que ce cabinet de septembre 1962 contenait des têtes qui ont contribué l’histoire du Québec comme Gérard D. Lévesque, Paul Gérin-Lajoie, René Lévesque et plusieurs autres.

Mais au-delà de l’aspect historique de tout ça, il s’agit d’un endroit qui a une âme. On sent que les plus vieux murs du pavillon ont entendu des milliers d’histoires de pêche en plus d’être témoins du passage de générations de pêcheurs et d’amants de la nature. Assis sur la galerie, on voit cet immense lac sous la surface duquel on sait que grouillent des milliers de poissons. On pourrait se croire à l’autre bout du monde, dans un paradis lointain… mais non, tout ça est à 45 minutes du centre-ville de Québec !

Ça fait vraiment du bien de troquer mes ordinateurs pour une canne à pêche et une boîte de vers. Aucun stress, zéro préoccupation, plus un seul dossier dans la tête, juste le plaisir simple de capturer la truite qu’on mangera avec les copains le soir venu. Un jour j’aimerais me payer un tel repos rallongé de quelques jours… histoire de décrocher deux ou trois crans plus loin.

Et je ferais volontiers ce genre de voyage avec ma fille, dans quelques années ! J’ai tellement de beaux souvenirs de pêche avec mon père, car même si on ne dit pas grand-chose dans une chaloupe, on partage un moment… on est juste là, ensemble, à profiter du calme, à écouter les oiseaux, à observer un huard, une loutre ou un castor. Dans le fond, à faire une activité simple et pourtant vieille comme le monde : chasser sa nourriture. C’est tellement rare de nos jours d’avoir de vraies occasions d’être au calme.

Et c’est facile… suffit de trouver une chaloupe.