Le fils de notre voisin est un méchant passionné de voitures. Il a une vingtaine d’années, est bien gentil, mais n’a qu’un sujet de conversation : les voitures. Depuis qu’on habite ici, il a dû acheter une trentaine de bazous qu’il retape tant bien que mal, avec les moyens du bord, des amis et plusieurs paquets de cigarettes. Il roule quelques jours ou quelques semaines avec son nouveau joujou avant qu’un malheur quelconque n’arrive et qu’il doive recommencer.

Hier, avec deux chums, ils ont passé la journée entière à interchanger des pièces de carrosserie entre deux vieilles Civic. Ils en retirent un bout pour récupérer un aileron ou un toit ouvrant et l’installent sur sa rutilante nouvelle acquisition. Puisque la vieille voiture n’était pas la même couleur que la nouvelle, il a terminé la journée un pinceau à la main pour peindre méticuleusement sa nouvelle Civic d’un beau noir mat.

On jetait parfois un œil par la fenêtre pour observer leur belle détermination et toute cette passion pour le métal et ce qu’il représente. Ils ont commencé tôt le matin et sont restés à l’ouvrage jusqu’à tard en soirée… Impressionnant. S’ils mettent autant d’effort à l’école… on va arrêter de s’inquiéter pour le Québec de demain.

Sauf que. Ce matin, il pleut des cordes… et Sophie me crie : «Max, vient voir… ça coule !» La belle Civic noire était redevenue multicolore avec de grandes coulisses de peinture sur les côtés.

Pas gentil de notre part, mais impossible de nous retenir… c’était trop drôle. De voir sa tête… on a pleuré de rire.