J’ai vu le film ce soir. Évidemment, ça crée une espèce de boule dans l’estomac, tout le monde de mon âge se souvient où il était ce soir-là et comment il a vécu l’événement. On a tous pensé à ceux (et surtout à celles) qui l’ont vécu de l’intérieur. Le film, qui ressemble à un documentaire, nous amène dans les murs de l’école pour vivre ces événements. On y goûte. C’est froid, c’est précis et le son des détonations résonne dans nos têtes.
J’ai regardé ensuite plusieurs des vidéos sur la section «archive» du site de Radio-Canada et, malgré toute l’intensité du film, la réalité est encore plus bouleversante.
Je vais sûrement attendre de ne plus être enceinte avant de regarder ce film. Sinon ça sera trop éprouvant 🙂
J'ai fait mes études à Poly…
Au début du film j'étais "dérangée" par le fait que je ne reconnaissait pas les lieux… évidemment ils ont tourné dans une école différente… c'était très bizarre! J'ai vécu entre ces murs pendant 4 ans… même si c'était 10 ans plus tard, on était tous au courant des locaux qui avaient servis de scène à ce drame…
Enfin.. c'est quand j'ai entendue les paroles: "Vous êtes des féministes et vous aller être ingénieures" que j'ai craqué! Les lieux ont perdu toute leur importance et les événements ont pris toute la place! Je suis sortie de là non pas avec les larmes aux yeux… mais en braillant comme un bébé…
Un film qui a fait monter mes pulsations cardiaques pendant toute la première heure. De la même façon que le film «United Vol. 93» l'a fait. Une appréhension et une tension insoutenable de ce que l'on sait qui va se produire.
Ça m'a profondément marqué et j'y ai réfléchi longtemps après.
J'avais 16 ans quand c'est arrivé et c'est le premier attentat du genre auquel j'étais exposé. Ça m'avait beaucoup troublé car il était impensable dans ma tête d'ado de l'époque qu'un tel drame pouvait se produite à Montréal P.Q.. Je me souviens, ça avait fait la une des nouvelles au réseau américain CBS avec Dan Rather.
Pour revenir au film, je dois dire que malgré sa violence inévitable (mais pas exploitée) qui peut en faire détourner plusieurs, c'est un film réussi, fait dans les règles de l'art par de vrais artisans du cinéma. L'utilisation du noir et blanc fut l'élément qui a fait toute la différence. Un film qui mérite d'être vu. Choisir le moment opportun serait sage, par contre. Il faut être prêt mentalement à voir ce film.
Bravo aux cinéastes.
Richard, j'habitais à Québec en 89 et c'est certain que les 300 km ont créés une certaine distance en cette événement et moi.
Le film, je l'ai aimé et j'ai trouvé que c'était très bien fait. Les images sont spécialement belles. D'un autre côté, j'ai trouvé que le réalisateur se garde un peu trop de nous donner son point de vue. C'est froid et chirurgical… ça marche avec le sujet, mais, j'aurais aimé y trouver une opinion, une prise de position.
Je viens d'accéder aux images d'archives. Assez troublant…
Max, c'est l'argument majeur de plusieurs personne qui l'ont vu et je suis un peu d'accord avec toi. Ça manque de prise de position.
Un bon exemple est le film «La Passion du Christ», de Mel Gibson. C'est un film qui focalise sur un aspect de l'histoire en particulier. Pour la «Passion», c'était un témoignage du martyr du Christ pur et simple. Très dur à regarder. Le film a d'ailleurs été critiqué pour ça. Que c'était une démonstration de violence, pur et simple et que ça n'avait rien de plus à apporter. Pour Poly, c'est aussi ça, je pense, avec la différence que la violence n'était pas aussi explicite. Par contre, pas de point de vue. Juste une évocation de la tuerie.
Je crois qu'il fallait quand même qu'un film sur le sujet soit fait de cette façon. Mais ça prendrait un autre coup d'oeil (pas tout de suite, de grâce!!), une vraie opinion. Il est encore beaucoup trop tôt, je crois. Je doute que le public soit prêt à ça.