Chroniquesbirmanes
J’aime bien les bédés de Guy Delisle. Récemment, j’ai sauté sur un exemplaire de sa dernière production «Chroniques birmanes» quand je l’ai vu à la librairie. Il y raconte l’année qu’il a passée en Birmanie avec son fils et sa blonde qui travaille pour Médecins sans frontière. Encore une fois j’ai passé un très bon moment, son humour et son regard de l’intérieur m’ont permis de mieux connaître cet étrange pays.

Dans le fond, la Birmanie est comme un paquet d’autres petits pays dont on n’entend jamais parler, mais dans celui-ci, la vie est radicalement différente de ce qu’on vit chez nous. Une dictature militaire… ce n’est pas très winner, disons. On parle d’un gouvernement qui prend parfois des décisions farfelues, comme déménager la capitale dans un tout petit village au milieu de nulle part, à 300 km de Rangoon, la plus grande ville du pays. Un gouvernement qui prétend être influencé par l’astrologie… et un pays où les billets de banque sont des multiples de 9 ! Le site web «officiel» est… particulier !

Depuis le passage du cyclone Nargis dans le pays, je suis de très près ce qui se passe là-bas et j’essaie de m’informer le mieux possible. En lisant la bédé de Delisle, on découvre un peuple sympathique qui est tenu dans l’ignorance et c’est vraiment fâchant d’être témoins de ce qui se passe présentement. La junte militaire fait en sorte depuis de longues années de faire croire au peuple birman qu’ils vivent dans un paradis et que le reste de monde n’a rien d’intéressant à offrir. Ils s’entêtent maintenant à «s’arranger tout seuls» et à refuser que la population reçoive de l’aide d’une autre main que celle de leur «bon gouvernement». Ils refusent l’accès aux travailleurs humanitaires étrangers et prétendent être en mesure de distribuer l’aide eux-mêmes! Comme un enfant de trois ans qui ne laisse pas les autres jouer dans son carré de sable.

On lit depuis quelques jours des rapports alarmants qui parlent de risques très élevés d’épidémie que pourrait décimer une grande part de la population. C’est révoltant. Je ne connais pas les lois internationales, mais il me semble que l’humanité ne peut pas laisser mourir 1,5 million de personnes (dixit Oxfam) dans de telles conditions. Me semble qu’on est tenu de porter assistance à une personne en danger ? Quand il y en des millions, me semble qu’on pourrait forcer les choses un peu, non ?