Au début, on s’émerveille quand notre bébé babille quelques sons qui ressemblent à un «papa» ou à un «doudou». Ensuite, on se met à reconnaître de vrais mots comme «lait», «bain» ou «couche» et puis vient une période vraiment tripante où on s’amuse ensemble à apprendre, à répéter et à inventer les mots. C’est l’époque des parties du corps, des animaux et des couleurs. On regarde ensemble les livres d’enfants et on nomme les choses, «bateau», «cheval», «mouton»…

Maintenant, je dirais qu’on est rendu à l’étape de la nécessité. Elle veut quelque chose et il faut qu’elle se démerde pour nous le faire comprendre. On commence alors à entendre de vrais petits bouts de phrases avec plusieurs mots et ce qui est fou c’est que ce sont des phrases qu’elle fabrique elle-même, pas simplement des mots qu’elle sait par coeur et qu’elle répète. Ce matin, elle se promenait dans le couloir assise sur une espèce de voiture en plastique, de mon bureau je l’entendais dire : «E’garde papa», alors je vais voir ce qu’elle fait et elle me dit avec fierté : «Ç’a moi, auto !» et se dirige vers moi et imitant le bruit du moteur. Quand elle arrive près de moi, elle me fait de gros yeux et me dit «Tension papa !» comme si elle était vraiment exaspérée de m’avoir tout le temps sur son chemin.

Je sais que je me répète, mais vraiment, y’a rien de plus merveilleux qu’un enfant.