À part quelques courtes expériences, on peut dire que j’ai été célibataire… jusqu’à l’âge de 33 ans, l’âge où j’ai rencontré la charmante Sophie (qui avait, elle aussi, toujours vécu seule). Et depuis ce fameux soir d’hiver, où j’ai vu ses yeux pour la première fois, les choses sont allées vite : l’achat de la maison, le petit accident de voyage qui nous a donné une tip’souris, la vente de mon entreprise, la vente de la maison, le nouveau projet de carrière et le déménagement à Montréal. Beaucoup de mouvements et de changements pour deux célibataires qui doivent s’ajuster l’un à l’autre et apprivoiser la vie de couple en même temps. Beaucoup d’émotions en peu de temps. Et, pour nous c’est du plein temps, puisque depuis deux ans nous sommes ensemble 24 heures par jour, tous les jours de l’année.

Dans le fond, être amoureux et cohabiter, c’est deux choses totalement différentes ! Dans mon cas, l’amour est infiniment plus facile que la cohabitation.

Je mentirais si j’écrivais que notre vie commune est parfaite et que les accrochages sont inexistants, c’est bien certain que parfois le ton monte et que nos humeurs respectives ne sont pas toujours égales… c’est normal. Le vieux célibataire ne s’est pas encore totalement effacé. Sauf que dès que je m’arrête pour y penser, il est évident que je ne reviendrais jamais en arrière, être amoureux est certainement ce qui m’est arrivé de mieux, la vie de couple à tellement de beaux côtés, tellement à m’apporter. Il suffit d’y penser un peu pour aplanir les accros.

Ma Sophie est exceptionnelle à bien de niveau. Du caractère, une franchise à toute épreuve et surtout, elle sait vivre ses émotions. J’ai toujours l’heure juste avec elle et, quand on y pense, c’est peut-être bien la clé de notre réussite. Parce qu’il faut bien avouer qu’un bookmaker du couple n’aurait pas donné une grosse cote à cette union entre deux caractères forts, célibataires depuis longtemps et habitués de faire tout ce qui leur passent par la tête, sans demander l’avis de personne ! Surtout en sachant qu’ils vivent collés l’un sur l’autre en permanence.

En plus du côté humain, la vie à deux apporte une foule de petites douceurs quotidiennes qu’on en vient à oublier d’apprécier. Une maison en ordre, de bons repas sur la table, des vêtements propres dans la garde-robe, une bouteille de shampoing toujours pleine… ça compte tout ça !

Couture

Ce soir, j’écris ce texte pendant que mon amoureuse fabrique des rideaux pour s’agencer avec la nouvelle couleur de notre salon. Elle n’avait jamais fait de couture, pas grave, elle a acheté une machine et demande des conseils à la vendeuse de tissu, elle fonce, elle plonge… je l’admire et je l’aime. J’entends la machine à coudre qui s’active et, en repensant à toutes mes années de solitude, je me trouve chanceux d’avoir la vie que j’ai. Chanceux qu’une femme telle que ma Sophie vive avec un vieil ours comme moi.

Elle me remercie à la fin de son livre de lui avoir donné l’opportunité de rester à la maison pour écrire… et bien moi, je ne la remercierai jamais assez de prendre soin d’Agathe et de moi, de rendre cette maison si agréable à habiter et surtout… de m’apprendre à vivre à deux, à partager ma vie avec ma famille. Vivre en famille implique des obligations et des concessions, mais bon Dieu que c’est gratifiant !