Comment va votre campagne électorale ? Ici, c’est la déprime. Une campagne comme je ne veux pas en avoir. Il se dit des conneries de tous les côtés, il n’y a pas d’originalité, pas de passion… sauf, peut-être une certaine lueur chez Québec Solidaire et les Verts. Leurs interventions semblent toujours plus vraies et leurs idées toujours meilleures. Je suppose que c’est plus facile quand les chances d’accéder au pouvoir sont inexistantes.

Je suis souverainiste, très souverainiste même. Personne ne m’a encore convaincu des bienfaits de la fédération canadienne et j’en ai ma claque des tiraillements perpétuels entre les trois paliers de gouvernement. Je considère que le Québec ferait un magnifique pays et je n’arrive pas à comprendre de quoi on a peur ? C’est mon opinion.

Le petit André me déçoit et ses sondages sont mauvais. Je ne suis certainement pas suffisamment de gauche pour voter Québec Solidaire et quand je regarde dans les autres camps, je ne vois rien qui me plaise. Je vois notre PM qui sort de sa tanière aux quatre ans pour faire des promesses, qui sont immanquablement les mêmes. Il tient un discours de «cassettes» recyclées de l’élection de 2003. Campagne de peur, campagne d’accusations, campagne où on attire l’attention ailleurs et où on triture les chiffres pour améliorer son bilan… c’est malsain, c’est sale, j’haïs ça.

Mario. Il à l’air «ben fin» Mario, il a mon âge et tout. Mais il est tout seul Mario et nous sert une belle démonstration d’électoralisme. À chaque jour il fait des promesses qui semblent directement tirées des sondages. Les Québécois veulent un bulletin chiffré ? Promettons-en un. Les Québécois ne comprennent pas l’utilité des commissions scolaires ? Abolissons-les. Sa promesse du 100$ par semaine par enfant ne fait aucun sens, surtout en ajoutant qu’il veut rembourser la dette et investir à gauche et à droite. Cette logique fait des bons clips aux nouvelles et attirera certainement des votes, mais dans la vraie vie… il fera comment ? L’argent ne pousse pas dans les arbres ! L’autonomie, c’est bien beau en parole, mais dans la vraie vie ? À sa défense, je suppose que ce n’est pas évident dans le système électoral québécois de se monter une bonne équipe et d’avoir les moyens d’affronter un parti qui a les coffres bien remplis comme les Libéraux.

Donc, j’ai toujours voté PQ. Pas parce que j’approuve à 100% tous leurs gestes… évidemment ! On est plus dans une logique du «moins pire» pimenté par mes convictions souverainistes qui pèsent lourd dans la balance. Sauf que cette année, j’hésite. Si les libéraux sont destinés à me faire rager durant un autre mandat, pourquoi ne pas voter pour un tiers parti ? J’aimerais bien voir d’autres partis à l’Assemblée nationale. Il me semble que la belle passion qui les anime devrait avoir au moins une voix au gouvernement ? Malheureusement, je ne suis pas dans la bonne circonscription (à 4 rues près) pour aider Françoise David à gagner son siège au Parlement et dans notre système actuel, voter pour un tiers parti revient bien souvent à annuler son vote.

Alors, c’est la déprime. Vivement un grand changement dans la façon de faire la politique. Il faut rendre tout ça plus intéressant pour la population, parce que c’est important. On vit en société et il faut des chefs pour administrer le bien commun… on ne s’en sort pas.