Ce soir, en écoutant les Invincibles, j’ai vu Steve présenter sa pièce de théâtre et ça m’a rappelé un de mes plus mémorables «moments où j’ai eu l’air fou».

Au cégep, j’avais un cours de théâtre où on devait écrire et jouer une pièce de théâtre d’une dizaine de minutes. En équipe avec un gars que je ne connaissais pas beaucoup, on avait choisi de jouer deux gars dans une chaloupe qui finissent par s’engueuler à propos d’une femme, une histoire d’épouse infidèle et de gars cocu qui se terminait par une double noyade (je sais que vous venez de réaliser être en train de lire un grand créateur de la dramaturgie québécoise… que voulez-vous, je me gaspille en faisant des logiciels).

Mon équipier s’étant tapé une mononucléose et ayant raté la majeure partie de la session, j’ai écrit seul la pièce et n’étais pas peu fier de mon texte. L’autre pêcheur était revenu à la vie seulement quelques matins avant le grand jour et nous n’avions répété que quelques heures. Malgré tout, le rideau s’ouvrit devant un canot emprunté et deux gars ultras nerveux, avec une canne à pêche dans les mains.

Le problème, c’est qu’il y avait aussi une bonne centaine de badauds venus exprès pour se payer la tête des condamnés.

Ça commence. Je dis ma première réplique, il dit la deuxième, j’enchaînai avec la troisième et puis, comme si c’était parfaitement normal, il sauta environ à la 92e réplique, celle où on est à deux doigts que se jeter par-dessus bord. Ne sachant pas comment réagir, j’y allai de la réplique 93 et ainsi de suite. Notre chef d’oeuvre dura environ 90 secondes et l’histoire n’eut (évidemment) aucun sens. La salle était écrasée de rire et j’avais les oreilles bourgogne.

J’eus une très mauvaise note et ne refis plus jamais de théâtre.