Je suis en train de lire Charleston, un roman historique dont l’action se déroule dans cette ville de Caroline du Sud qui fut longtemps une plaque tournante du commerce d’esclaves. Hier, mon livre m’apprenait que 50 000 esclaves ont été vendus entre 1803 et 1807 à Charleston. Quelques pages plus loin, j’ai visité une «maison de correction» pour esclaves récalcitrants et eus droit à une description des lois qui «encadraient» la cohabitation des blancs et des noirs.

Tout d’un coup, j’ai allumé : 1807, c’était il y a seulement 200 ans ! Aussi bien dire avant-hier. D’autant plus que le commerce d’esclaves ne s’est pas arrêté en 1807.

L’esclavagisme, on sait tous que ça a existé, c’est dans un racoin de notre esprit derrière une porte soigneusement fermée. Vu de ma confortable année 2007, j’ai beau tourner les pages de mon livre, ça me semble totalement irréel. C’est difficile de concevoir que les ancêtres de nos ancêtres trouvaient normal d’acheter quelqu’un. Penser qu’on importait de pleins bateaux d’africains pour les vendre aux riches qui les considéraient à peu de chose près comme du bétail. Qu’ils trouvaient correct de faire d’immenses fortunes avec de la main-d’oeuvre gratuite.

C’est un des aspects de ma passion des livres, ils permettent de mieux comprendre le monde dans lequel on vit. De voir la situation de plusieurs angles et de comprendre. Même si je lis d’abord pour le plaisir, chaque livre m’apporte quelque chose… quel plaisir.

Je garderais certainement un oeil sur la campagne américaine où, pour la première fois, un candidat noir a réellement des chances de se retrouver dans le fauteuil du président.