Si y a bien un comportement qui m’irrite chez l’être humain, c’est de jouer à l’important. Jouer à être trop occupé. «Scuzes-moi, je n’ai pas eu le temps !». On l’entend tellement souvent. Ne me lisez pas mal, je sais très bien qu’il y a des gens qui travaillent fort… mais je ne crois pas qu’autant de personnes soient si occupées.

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Dans le train, mon voisin de siège lit un épais rapport dans une chemise verte depuis qu’il est à bord. Il sirote son verre de vin et savoure le Mini Babybel de son assiette de fromages (pour lesquels il a demandé un reçu… bien sur). Tantôt, un de ses collègues est venu jaser avec lui. Ils parlaient assez fort pour que la moitié du wagon puisse entendre. Ils ont échangé sur leurs horaires chargés durant plusieurs minutes, nous ont fait comprendre que c’est leurs secrétaires qui gère les réservations, un des deux a même allumé son ordinateur pour nous expliquer en détail son horaire de la prochaine semaine. Je peux vous dire que demain il devra coucher à Montréal parce qu’il a une «bien trop grosse journée». Deux bonshommes qui n’ont probablement jamais réussi à vider leurs boîtes vocales parce qu’ils sont bien trop occupés ! Une réunion par ci, un meeting par là, la rédaction de rapports, la lecture de rapports, une table de concertation, un comité, un cocktail… et on recommence !

Dans mon ancienne vie où je faisais affaire avec des multinationales et des organismes publics, ça me rendait complètement fou de devoir laisser 22 messages à quelqu’un avant que je finisse par l’attraper au vol parce qu’il avait fait l’erreur de décrocher son téléphone (quel geste d’inconscience !). Ça m’a déjà pris plus d’un an avant de rejoindre quelqu’un !!! C’est impossible être occupé comme ça. Je ne vendais pas des balayeuses Filter Queen ! Je vendais quelque chose d’utile pour ces entreprises, qui leur ferait sauver des sous et qui les aiderait chaque jour. Heille bonhomme, ton employeur te paie pour que tu regardes ce que j’ai à offrir, ça fait partie de ton travail. Ne t’inquiète pas, je vais prendre un rendez-vous à ta convenance avant d’aller te rencontrer (probablement pas avant plusieurs semaines par ce que ton horaire est bien trop chargé), je ne vais pas m’inviter à souper chez toi, ni même t’empêcher d’écouter le match à la télé. Est-ce que c’est trop te demander que de retourner mes appels ? Es-tu si important que ça ?

Heureusement, le milieu dans lequel j’évolue maintenant est plus relaxe et il est bien plus simple de parler avec la bonne personne sans se farcir des semaines de politesses sur boîtes vocales. Pourtant, je rencontre des gens qui sont, eux aussi, très occupés et qui oeuvrent dans un monde où tout va vite. Peut-être qu’ils n’ont seulement pas besoin de se donner de l’importance ? En tout cas, c’est bon pour mes nerfs.

Et soyez assuré que vous aurez toujours un retour d’appel avec moi !