Paulruses150
Je viens de terminer la lecture de l’autobiographie de Paul Rusesabagina, le directeur de l’hôtel des Mille Collines de Kigali durant le génocide rwandais. C’est lui qui était le personnage central du film Hôtel Rwanda (qu’il faut voir, si ce n’est déjà fait). Rappelons qu’il a sauvé 1268 vies durant le génocide en utilisant ses contacts, en négociant et en donnant des pots de vin à ceux qui pouvaient offrir une protection à l’hôtel et à ses occupants.

Je suis encore tout à l’envers. J’avais lu la brique de Roméo Dallaire, l’excellent roman de Gil Courtemanche, vu le film Hotel Rwanda et, récemment, un Dimanche à Kigali. On ne s’habitue pas à la description de telles violences. Moi, je cherche à comprendre. Dans ces deux bouquins et ces deux films, c’était des points de vue étrangers, souvent des Québécois qui nous racontent comment ils ont perçu cette tragédie. M. Rusesabagina est un rwandais qui a grandi dans la marmite, il raconte son histoire, mais aussi l’histoire du Rwanda et je pense qu’il a réussi à éclairer ma compréhension… On ne peut résumer le génocide à de simples tensions raciales. Il nous parle du rôle des dirigeants, des cicatrices sur ce peuple qu’on a volontairement rouvertes et du rôle déterminant de la radio RTLM. C’est tellement inimaginable qu’une telle chose se produise. Tellement incroyable de constater l’inaction de la communauté internationale. Un million de vies en 100 jours… pensez-y.

Une chose est frappante dans le dernier chapitre : il nous décrit une petite église qui a été le théâtre d’un massacre en 94 et qui a maintenant été converti en «monument» à la mémoire des victimes, je crois qu’on voyait cet endroit dans le reportage de Zone Libre tourné à l’occasion du retour de Roméo Dallaire au Rwanda. Sur la façade de ce bâtiment, on a écrit en quatre langues «Plus jamais». Pourtant, à peine plus de 10 années ont passé et le «plus jamais» semble déjà avoir été oublié au Darfour.