La lecture de son livre m’avait fasciné, m’a aussi marqué. Depuis, ma vision du monde a changé, ma compréhension des enjeux mondiaux, de la guerre et de la haine a été modifiée. J’ai aussi découvert un homme hors du commun.
En 1994, j’avais 24 ans, je démarrais ma première entreprise, je rêvais de succès et de biens matériels. Pendant ce temps, un incroyable massacre se déroulait à l’autre bout du monde, sous les yeux (fermés) de l’ONU et sous le nez d’un homme. Un militaire canadien qui avait vécu à quelques kilomètres de chez moi. Pour moi, qui, à l’époque, ne s’était pas intéressé aux nouvelles en provenance du Rwanda, la lecture du livre : « J’ai serré la main du diable » m’a ouvert l’esprit et fait découvrir l’ampleur de cet événement. Le livre est celui d’un homme qui écrit pour raconter l’horreur, pour que l’humanité comprenne ses erreurs, mais aussi pour exorciser sa propre culpabilité.
J’en parle aujourd’hui parce que j’ai vu le reportage sur son retour au Rwanda, pour la commémoration du dixième anniversaire du génocide, à l’émission Zone Libre de cette semaine. Ça m’a fait drôle de voir les lieux, de mettre des visages aux personnages, dont l’ignoble général Bagosora, et aussi de contempler la grande beauté de ce pays. Une telle haine, une telle violence, dans un endroit aussi beau… Le récit prend une autre dimension, quand on voir les images à la télé, quand on voit les cadavres et les lieux.
J’ai un énorme respect pour Roméo Dallaire, qui a vécu ce que très peu ont vécu et qui raconte son histoire avec une grande honnêteté, qui confesse sa naïveté et ses faiblesses, témoigne de son courage autant que de ses erreurs. On peut voir la culpabilité, la déception et la tristesse dans ses yeux, sentir la grande humanité de ce militaire qui aurait tellement voulu agir pour sauver des milliers d’innocents. Il a le courage de parler, de dire les vraies raisons de ce fiasco, sans détour. Je l’ai écouté attentivement à chaque occasion et mon admiration n’a pas fléchi.
Ne me reste qu’à convaincre la charmante Sophie de nommer notre premier garçon Roméo ! C’est bien Roméo… Méo, pour les intimes !
P.S. Je veux voir le film «Hôtel Rwanda» cette semaine, ça semble excellent, j’en reparlerai.
Quel bon reportage ! J'en ai eu des frissons ! Je n'ai pas encore débuté la lecture de son livre mais ça ne saurait tarder. Il est dans ma bibliothèque depuis trop longtemps. Chose certaine, Roméo Dallaire est un Grand homme !
J'ai une profonde admiration pour cet individu. Ce qu'il a vécu a d'autant plus d'écho chez moi que l'on célèbre *sic* les 60 ans de la libération d'Auschwitz. Et qu'on se répète ad vitam que l'on ne veut pas oublier pour ne pas que ça se reproduise…
Message pour la charmante Sophie:
Mon Sbigue a tenu parole! On ne retrouve plus dans la future chambre pour bébé le fouilli technologique )low and hi!) qui y régnait! Merci de lui avoir fait prendre cet engagement! Je t'en dois une! 😉