J’ai toujours été le gars qui dépense sans compter. J’avais le goût d’un disque, d’un livre, d’aller voir un spectacle, d’un nouveau kodak ? Go, on l’achète ! Pas une seule fois de toute ma vie je n’ai découpé un coupon-rabais ou fait un détour pour faire une quelconque économie. Je dirais même que j’ai bien souvent eu tendance à payer plus cher pour m’assurer d’une bonne qualité.

Ma blonde est tout le contraire. Les contraires s’attirent, paraît-il ! Économe, disciplinée, elle a un budget et tient la comptabilité de toutes ses dépenses. Bien sûr, c’est notre principal sujet de discorde, elle trouve que je dépense trop et je trouve qu’elle ne dépense pas assez. De bien petites tensions, n’aillez crainte. Et on finit le plus souvent par en rire, mais je sens qu’un certain changement s’opère et que nos positions se rapprochent doucement.

Donc, je m’en viens radin… à la limite du «cheap». Ce soir, j’ai fait à souper en utilisant que des ingrédients en solde. Les poivrons verts sont trop chers ? Je n’en achète pas ! Incroyable ! Peut-être vous ne me croirez pas, mais je suis allé ce matin m’informer des prix dans un magasin et… j’en suis ressorti les mains vides ! J’ai déclaré au vendeur que j’allais magasiner et revenir plus tard. Ce n’est définitivement pas moi… Appelez vite un docteur !

Heureusement, mon cas n’est pas irrécupérable et j’ai encore une certaine capacité à la dépense. En consultant mes reçus de carte de crédit, je constate avec soulagement qu’au restaurant, avec des copains vendredi dernier, mon steak et ma bouteille de vin ont coûté environ le prix de l’épicerie d’une petite famille pour trois jours ! Peut-être suis-je encore un peu moi-même… ouf ! La vie de couple ne me transformera peut-être pas au complet.